Le meeting d’hier soir à Paris au Cirque d’hiver pose des questions : des intervenants de qualité, unis, exprimant le programme des socialistes européens. Faire - enfin - de la politique dans le néant de la campagne de l’UMP et du MODEM. Pourtant... que dire de la moue médiatique ce matin : affligeant.
27roses vous raconte des coulisses, des impressions, des vidéos... dont les médias ne vous informeront pas.
15 mai 2009, par
Avoir tous les intervenants possibles parisiens de la sphère socialiste : Monique Saliou, Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Jean-Paul Huchon...
Avoir des intervenants de toutes les sphères de la vie du monde du travail : des ouvriers de la CGT Métallos, ceux de la CFDT de Faurecia, la présidente de l’association "Sauvons la Recherche" tout comme le président de l’université de Paris 13. Les ouvriers, les cadres, les chercheurs, la fonction publique. Sans oublier le maire de Lisbonne, appelant à un parlement européen avec enfin une majorité à gauche, qui ne connait que trop bien l’actuel président de la Commission Barroso, cet ancien premier ministre portugais qui avait jadis réuni Bush et Aznar aux Açores pour soutenir la guerre en Irak.
Harlem Désir a fait un discours sur le ton qui est le sien depuis le début de la campagne, visiblement il prend de l’assurance, lui qui est, on le sait, un travailleur infatigable sur les sujets européens. Mener une campagne n’est pas du tout le même rythme. Partant cette fois-ci dans un certain lyrisme Obamien, juste faire naître ce qu’il faut d’espoir dans une campagne. La course est longue, on le sait, pour changer l’Europe, mais seul un vote le 7 juin (sans second tour !) peut nous faire prendre le bon chemin.
Martine Aubry est aussi dans le rythme. Le discours critique ne se concentre pas sur le seul Nicolas Sarkozy - pensons bien qu’il est nécessaire car la réalité de la crise n’est pas étrangère de sa politique, et de celles de ces amis Barroso, Berlusconi, Merkel - pour focaliser davantage sur nos propositions que les médias omettent toujours et encore à citer. Cela est vertueux. Martine semble bien se glisser dans son habit européen, elle cite les bons thèmes, fait référence et reprend les mots des socialistes comme Poul Nyrup Rasmussen et Martin Schulz qui sont appelés à vraiment fédérer derrière eux tous les socialistes européens pour offrir une vraie alternative politique à l’Europe de droite. Et puis des passages très appréciés - en tout cas de nous, militants européens - pour rechercher la solidarité des travailleurs européens, et non pas à semer la zizanie comme sait si bien le faire un certain Nicolas... oups.
Ils nous ont habitué, depuis le début de la campagne, à intervenir dans les meetings du PS. Un discours pour une radicalité bienvenue, pour prendre corps avec le monde du travail. Cette vidéo nous a été transmise par nos amis du 12ème. Il s’agit, en effet, de bien percevoir les nouveaux habits social démocrates du Parti Socialiste lors de ces élections : toujours proche des syndicats, ensemble avec eux, pour les salariés et les chômeurs, pour leur familles. Un positionnement que le parti ne devrait jamais quitter.
Lien vers l’article
Alors que l’UMP n’a pas de projet européen affiché (dont ils ont honte puisque indisponible sur leur site ?), que le Modem pirate (euh, "copie"... une autre actualité m’a un peu emportée) toujours plus nos propositions, à contre-sens de tous leurs votes passés durant cette dernière mandature, pendant ce temps qu’a fait le PS : un programme de plus de 70 propositions fortes, claires, réalistes, adopté avec tous les partis socialistes et sociaux-démocrates des 27 pays de l’UE : sans aucun équivalent.
Nous en redonnons ici le lien, pourtant disponible depuis le 1er décembre 2008... que nous invitons plus particulièrement les journalistes à aller consulter qui ne semblent majoritairement pas encore avoir trouvés puisqu’on entend quasiment jamais la moindre évocations, analyses ou comparaisons.
Pourtant, nous avons encore la naïvité de croire que le fond, la comparaison des propositions des uns et des autres, fait parti du travail de tout média un tant soit peu concerné par son devoir d’information du citoyen - et prenant au sérieux leur rôle de pilier vital de toute bonne démocratie.
En effet, vue les alertes répétées des médias, à juste titre, du désintérêt des citoyens pour les élections européennes, nous devons croire que l’information sur les projets politiques alternatifs pour les européennes (et non pas des projets people) est devenu, à trois semaines du 7 juin, une urgence démocratique majeure.
Nous lançons donc un appel à l’aide aux journalistes : présentez, comparez, analysez dans vos colonnes nos propositions, et toutes celles des autres partis - non pas pour nous faire plaisir, mais dans l’intérêt de tous les européens et de notre démocratie qui n’existe que par la confrontation et le choix entre des projets politiques, de société différents. Or la présentation des enjeux, la présentation des propositions des uns et des autres - donc la connaissance des choix possibles - sont le meilleur remède contre l’abstention.
Apparemment, les médias s’en fichent (encore) un peu. Pour l’instant.
On comprend que Marianne critique le PS : son directeur, Jean-François Kahn, est tête de liste du MODEM.
On comprend Le Figaro, cherchant toutes les diversions pour ne pas parler d’Europe, ne pas parler du PSE, ne pas parler de nos 71 propositions, mais plutôt, encore et encore, parler de la vie interne du Parti Socialiste.
Mis à part Le Monde, avec un couverture de l’événement qui visiblement prouve qu’ils étaient là.
Les sujets européens sont certes compliqués, les grands médias n’en parlent pas encore assez. Il aurait fallu en parler avant, tout au long de la mandature, de tous les sujets européens.
Par exemple de la directive sur le temps de travail autorisant la semaine de 65h par exemple, adopté par le Conseil européen et la Commission (autrement dit notamment par Barroso, Berlusconi, Merkel et Sarkozy) il y a maintenant 1 an... et stoppé définitivement par le Parlement européen, sous impulsion des socialistes européens, lors du dernier tour de conciliation ce 28 avril 2009 !
Quel journal, quel chaîne de TV en a informé les citoyens européens ?
Pour cela, ils se retrouvent, lors des élections européennes bien embêtés à parler des enjeux dont ils ne parlent guère durant la mandature.
Mais dans trois semaines il sera trop tard d’en parler !
Il est évident que 27roses ait un parti parti pris, nous l’assumons et l’affichons. Mais, cela nous oblige à ne parler que de politique, rien que des enjeux publics. Surtout pour ne pas tomber dans le jeu médiatique qui consiste à se raconter des petites histoires - storytelling - afin d’éviter de parler de la grande, celle bien des enjeux de la Politique, nos vies à nous, nous continuerons à apporter les éléments politiques et les faits des discours des uns et des autres. Des éléments et des faits de la vie européenne, il s’entend.