Beau moment pour les valeurs de gauche. Toute la gauche Européenne. Beau plébiscite dans les médias, également. Il fallait être dans les travées toulousaines pour ressentir l’union des socialistes européens, grands instants. 27 roses y était, voici les ressentis, les exclus, les vidéos.
25 avril 2009, par
Dans une salle d’abord difficile à se remplir, les cars des sections de toute la région ont eut du mal à arriver, dans un Toulouse rendant, désormais, pour le développement durable, la vie difficile à la voiture. Longues arrivées rythmés aux bruits des artistes locaux, petites notes, et surtout rythmes d’une envie de donner un peu de chair aux ambitions. L’attente, toujours un peu difficile pour un évènement qu’il faut réussir avant tout : ce n’est pas tous les jours que toute la gauche européenne va avoir les premières minutes des journaux télévisés en France. Succès obligatoire. Le quart d’heure toulousain maintien donc le suspens.
Le décors, à l’image de celui qu’il est toujours dans les réunion du PSE, attire l’oeil des Toulousains. Visiblement de vrais Toulousains. L’accent se fait entendre dans le brouhaha des foules, fier, celui de cette terre de la Laïcité, terre de résistance, aussi. Sans doute les journalistes, parisiens pour la plupart, ne comprendront que peu l’intensité de la foule lorsque le représentant du PSOE parle de son Grand Père. Ayant Fuit, parce que Républicain, son Espagne pour Toulouse, ville de recueil à la fois de la terreur franquiste, et du manque de courage du gouvernement français de l’époque. L’Europe, une certaine idée de la liberté mise en scène à Toulouse.
"On peut se dire satisfait, Jaurès a reçu un bel hommage" me dit un Toulousain féru d’Histoire, de la sienne, de la gauche, de Toulouse, et homme de l’ombre de Pierre Cohen. Le maire de Toulouse a rappelé le symbole de cette ville, berceau de la gauche, qui le lui rend bien aux élections, dans un premier discours. Un hommage, puis Kader Arif, avec son talent habituel, fait galvaniser les foules, pour la première secrétaire. Martine Aubry a bien fait référence à Jean Jaures, la dernière lettre, un jour avant sa mort, celle où il cite le besoin d’une Europe contre les ravages d’un capitalisme sourd aux nécessités de l’homme.
Martine semble si à l’aise dans son costume Européen. Visiblement, elle est mise en confiance par les autres dirigeants Européens, qui ont tant douté de la France, à l’heure de ses divisions européennes. J’ai retenu un peu mon souffle, je dois l’avouer, lorsque elle lance, phrase pour l’histoire, le "tort" du PS à se diviser sur la question de l’Europe. Silence, applaudissement, nous aurions pu nous épargner tant de débat : la solution, c’est le PSE qui l’a formulé : il faut politiser l’Europe, faire de cette élection celle du changement vers une Europe de Gauche. Enfin, enfin. Bravo Poul, et tour de force réussi pour Martine. Chapeau les artistes, nous sommes enfin en ordre de marche.
Quand Les médias découvrent l’Europe
Les journalistes, encore eux, étaient presque amusés. L’Express parle d’une "sorte d’Eurovision médiatique", lapsus d’ignorance, indiquant que les réunions Européennes n’avaient jamais intéressé les médias. Espérons que celui-ci sera un commencement. Car l’Europe politique, telle que nous la voyons depuis Dublin, Porto, Vienne, Madrid, Bruxelles, avec le PSE, se construit, lentement mais surement.
Fin de la fête, les journalistes se jettent sur les militants désoeuvrés pour leurs questions, le plus souvent, déconnectés du sujet. A mon voisin, puis à moi, ils viennent et demandent comment Martine Aubry s’est positionné par rapport à Sarkozy. "Ce n’est pas le sujet du jour, aujourd’hui, c’est l’Union et le programme politique de la gauche européenne ; la droite française, l’UMP et le MODEM sont toujours honteux de leurs collègues européens aux parlements". Manière, évidement, de ne pas passer à l’antenne. Mon voisin, un jeune retraité à l’accent du sud prononcé, "c’est bien que vous découvrez l’Europe politique, nous aussi". L’air amusé et chaleureux.
C’est comme cela qu’il faut parler de l’Europe
Il y aurait beaucoup à dire de tous les dirigeants Européens. Retenons les énergies hollandaises et belges, les efforts de chacun pour parler le plus possible en français. Et les talents. Martin Schultz toujours aussi brillant, maître incontesté pour capter l’attentif silence de la foule. Pour la profondeur de ce rêve Européen, il a, certes, reparlé de la fameuse phrase de Graham Watson (le Bayrouiste) , "Mr. Schultz, vous êtes un homme du passé", à propos de ses demandes, au nom du PSE, d’une régulation financière ; il a certes dénoncé l’attitude durant quatre ans du PPE de Barroso et de la duplicité du très libéral en Europe MODEM, et "Karl Marx en exil" (Bayrou) dans ses discours français ; il a surtout parlé de son père, Allemand, emprisonné dans un camp militaire anglais après la WWII, des jeunes du MJS, à qui l’avenir appartient de ne laisser jamais une place aux extrémismes, ni aux nationalismes, qui persistent en Europe. La justice sociale, rappelle-t-il, devant un auditoire conquit au silence, pour écouter ces valeurs qui ont réunis toutes les personnes de l’auditoire, est la seule à pouvoir éviter cela [les nationalismes] en temps de crise. Ce qui fait l’Europe, "notre Europe", c’est surement ce rêve. Notre rêve, aussi. Cette Europe départie de tout économicisme, ce rêve et cette alliance politique que, seule, le Parti Socialiste Européen a su fédérer.
Ce soir à Toulouse, tous les partis Européens Socialistes étaient présents. Les médias l’ont dit, cela s’est su. Rasmussen peut repartir content, homme infatigable bâtisseur de convergences.
7 mesures ont été annoncées, elles reprennent plus ou moins les mesures du Manifesto. Un "coup de com’", mais tant que la "com’" sera l’aboutissement d’un véritable travail politique, nous ne pouvons qu’en être les plus actifs prosélytes.
Combats d’hier et de demain : l’Europe politique, une idée socialiste
Ce que les médias ne diront pas, disait un vieux militants des choses européennes, à la sortie du meeting, c’est que la droite ne fera jamais de meeting comme cela : ni l’UMP, ni le MODEM. Ils ont même honte d’avoir fait un programme commun, c’est le clos de la démocratie. Côté gauche, poursuit-il, les communistes de l’Est sont des nationalistes mafieux, et les verts, c’est toujours des affaires de bobos de l’Ouest. Tu veux dire que nous sommes les plus Européens, lui demande-je naïvement.
Cette question, me repond-il avant de s’en aller, tu sembles la découvrir, mais, elle est vieille comme le congrès de Tour, l’Europe, depuis un siècle, c’est toujours la même chose : contre les nationalismes, de droite, ... et de gauche.