Poul Rasmussen durcit le ton. Il faut dire les choses telles qu’elles sont : l’Europe n’a pas de plans de relance coordonnés ; c’est la seule zone économique à être si pusillanime qui ressemble davantage à la continuation du libéralisme par d’autres moyens. Il faut montrer du doigt ceux qui en sont et seront responsables : la droite Européenne.
17 mars 2009, par
Poul Rasmussen : « Lors de l’investiture du nouveau président américain, j’ai bien dit que l’Europe allait devoir démontrer sa capacité d’action. Je n’imaginais pas que Mme Merkel et M. Sarkozy allaient manquer à l’appel aussi rapidement. Comme nous le redoutions tous, Sarkozy préfère organiser des sommets plutôt que de faire quelque chose de constructif. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy risquent de porter sérieusement atteinte à la crédibilité de l’Europe face aux Etats-Unis et au reste du monde ».
Et de persister dans le constat : « Avant, l’Europe accusait le président Bush de ne pas faire preuve de leadership constructif dans les relations internationales.
Aujourd’hui, c’est la crédibilité de l’Europe qui risque d’être remise en cause par le reste du monde. Le monde fait face à la pire récession de son histoire depuis les années 1930 mais Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ne veulent pas consentir davantage d’efforts pour lutter contre la récession. Au lieu de cela, la Commission européenne se targue que l’Europe investit 3,3% de son PIB dans la relance alors que les chiffres réels sont bien, bien en dessous. Le Japon et la Chine sont prêts à fournir plus d’efforts et l’Europe pourrait alors se retrouver dans la position embarrassante de celle qui ne fait pas sa part du travail ».
« Il est temps que nous montrions du doigt ceux qui définissent des priorités spécifiques pour le G20 afin de ne pas assumer leurs responsabilités ailleurs. Mme Merkel et M. Sarkozy
veulent s’en prendre aux paradis fiscaux et promouvoir une réglementation des marchés financiers parce qu’ils ne veulent pas contribuer à la création de la croissance au niveau mondial. Entre-temps, le président de British Airways veut nous faire croire que les paradis fiscaux, la régulation des fonds spéculatifs et les rémunérations des cadres supérieurs ne constituent pas vraiment le fond du problème. C’est ce que M. Broughton veut nous faire croire, oui, mais nous ne sommes pas nés d’hier. Bien sûr, la relance budgétaire est fondamentale mais cela ne diminue en rien le besoin de mettre fin à l’évitement fiscal, de réduire les salaires excessifs et de définir une nouvelle réglementation couvrant tout le secteur financier, y compris les fonds spéculatifs et de capital investissement ».
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